"Depuis tout petit j’étais dans les vignes. On peut dire que je suis né dans les vignes puisque Maman a quasiment accouché dans les vignes en ramassant les sarments au mois de mars, après la taille. C’est mon grand-père qui s’était installé dans à Pégairolles en 1956, après la guerre. Il venait de l’Aveyron. C’est une de ses tantes qui avait la propriété à Pégairolles de l’Escalette. Elle ne représentait pas grand chose, il n’y avait que 3 ha de vigne. C’était planté comme ils faisaient à l’époque avec des fruitiers au milieu, des amandiers, des cépages « en foule ». Les cépages étaient mélangés, il y avait autant de rouge que de blanc que de gris. A l’époque il y avait de l’Aramon, du Carignan, du Terret Bouret. C’était les cépages traditionnels du Languedoc. Il devait y avoir du Grenache. Ce n’était pas des cépages comme il y a maintenant : les Syrah, Merlot, Pinot, n’existaient pas du tout.
Mon grand-père est donc arrivé à Pégairolles avec ma grand-mère puisqu’ils sont tous les deux Aveyronnais et il s’est installé là sur cette propriété où il a fait 7 comportes la première année sur 3 ha de vigne. C’était des volumes ridicules puisque la propriété était quand même assez grande. C’était une grosse propriété pour l’époque. Les plus gros propriétaires avaient 3 ou 4 ha, pas plus. Souvent ils avaient une petite parcelle de vigne et ils faisaient des champs à côté et des jardins. Ils profitaient de leur culture mais ils n’en vivaient pas forcément.
C’était un héritage. Il n’avait pas de vignes en Aveyron, c’est quelque chose qu’il a appris ici. Ensuite, c’est mon oncle qui a repris la propriété suite au décès de mon grand-père. Il avait environ 14 ans et il était trop jeune pour s’installer. Du coup, c’est Maman qui a travaillé les vignes avec ma grand-mère jusqu’à ce que mon oncle puisse s’installer et travailler lui-même. Du coup Maman a pris goût à la vigne et est restée avec mon oncle tout le long jusqu’à ces derniers temps où elle a pris sa retraite. J’ai travaillé un petit peu avec mon oncle après avoir travaillé à Faugères pendant quelques années puis sur un autre domaine du coin. On a travaillé un petit peu ensemble et puis j’ai eu l’occasion de m’installer à Soubès donc depuis 2012 j’ai mes propres vignes. Depuis tout petit j’ai toujours suivi Maman dans les vignes, j’ai toujours été intéressé par la culture, ne serait-ce que par le jardinage. J’ai toujours jardiné. Pour moi c’était logique d’y être !"